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Message  { par JeromG

piotr> si je comprends bien, tu déconseilles alors de demander de jouer des notes aigues à un cuivre de niveau moyen, surtout s'il est à découvert, pas doublé ou soutenu par une harmonie solide ...?

Concernant les dynamiques, il m'aurait interessé de savoir si certaines zones de la tessiture du cor sont malaisées en ƒƒ ou en <i>pp</i>... À part le fait qu'une grosse note grave demande beaucoup d'air, et donc fatigue le musicien, je ne trouve pas d'indications à ce sujet dans tes posts.

On long sol4 Ă©crit Ć’Ć’, par exemple, c'est les doigts dans le nez ou pas (Ă  part le pb de "viser" la note) ?

Pour moi dans le cor, en rĂ©sumĂ©, il y a le son doux qui fait un peu "bois", et le gros son de guerre qui fait plus "cuivre"... Les deux peuvent-ils facilement couvrir toute la tessiture ? 
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   - piotr.brandyiev -
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Message  { par piotr.brandyiev

pour un cuivre moyen, oui c'est assez difficile, et doubler avec un autre instrument n'arrange rien, ça ammène des problèmes de justesse en plus.
Par contre si l'accompagenement est plus fourni et que l'attaque ne doit pas etre trop piano ça facilite bien les choses. Un accent sur la note ou un fortepiano puis tenu piano aide bien. Le problème étant l'attaque.

Pour le cor, le problème des pianos vient de l'aigu, dans le grave un piano sera très souvent plus facile.
Bien sûr ça se fait, c'est difficile c'est tout. Donc c'est a voir en fonction de l'orchestre pour lequel tu ecris.
Pour les forte, c'est autre chose. Si le ou les cornistes sont relativement seuls, et que c'est la couleur forte qui t'interresse (et pas forcément le volume) tu peux mettre un forte voir un ƒƒ sur toute la tessiture. Simplement même en jouant de toutes ses forces, on ne peux pas jouer un medium grave (environ de C2 à F2, je parle en Ut) aussi fort que le medium aigu (env de C3 a C4). Ce sont les deux extrèmes au niveau des nuances.
Plus grave on peux faire sonner ça plus fort (mais pas très longtemps, on manque d'air).
Au milieu on peux jouer une nuance forte entre les deux mais ça fatigue vraiment beaucoup pour une sonorité qui ne passera pas énormément.
Plus aigu, on peux jouer relativement fort (un peux moins que le médium aigu) mais comme les levres sont très tendues, et que l'on utilise déja une vitesse d'air importante pour jouer, la marge de nuance est plus réduite.

Pour le sol 4, évite, pour nous ça fait un contre-ré écrit, et c'est très aigu. On ne le trouve que très peu et encore jamais dans un solo. Même pour un orchestre pro.

Les deux sons peuvent couvrir toute la tessiture, il y a des endroit ou ils sont plus a l'aise mais tout se fait.
Le son doux, se fera sur toute la tessiture, alors que le problème viendra un peu du son cuivrĂ© dans le medium grave, il est dur a jouer et fatigue Ă©normĂ©ment. 
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Message  { par JeromG

encore une question, maître Piotr...
je vois pas mal de notes ULTRA graves en clé de fa dans des partitions d'orchestres (Ravel, Beethoven, par ex.) ; après relecture du Orchestration de Cecil Forsyth, il paraîtrait qu'une tradition ancienne fasse écrire les partitions de cor une octave en-dessous de la normale en clé de fa (sans parler de la transpo)... qu'en est-il de nos jours ? Sais-tu si cet usage (assez incompréhensible, mais bon, admettons) est restreint à certaines époques, certains compositeurs, ou d'autres facteurs encore (copiste grand consommateur d'opium... poisson d'avril pour spécialistes ...?)
merci :) 
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Message  { par piotr.brandyiev

c'est un problème qui arrive très souvent, mais je ne sais pas si c'est dû a une époque. Si ce n'est que pour les compositeurs les plus récents, ce n'est pas le cas.
Mais en ce moment je joue du debussy et du respighi et c'est le cas, la clé de fa est mal écrite.

Par contre je n'ai aucune idĂ©e de la raison pour laquelle c'est Ă©crit si grave. 
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Message  { par JeromG

J'ai trouvé un passage d'Arthur Honegger qui souligne (en 1951) cette incongruité :

"Tous les cornistes jouent maintenant sur la même longueur de tube, qui est celui du cor en FA. Pourquoi en FA ? A cause du son fondamental, qui n'a plus la moindre importance puisqu'il est suivi de toute la gamme chromatique. Pourquoi ne pas écrire la partie de cor en sons réels, en UT, comme on note celles de la flûte ou du trombone ?
On a, tout, au contraire, surajouté une complication imbécile. S'il est noté en clé de sol, on doit lire le texte à la quinte inférieure, et à la quarte supérieure dès que l'on passe en clé de fa.
Widor a signalé cette convention ridicule, il y a trente ans déjà, dans son Traité d'Orchestration :
Supposons deux cors à l'unisson. Si le premier joue en clé de sol et le second en clé de fa, l'unisson pour notre oreille sera noté en octave pour notre oeil. Oh ! Triomphe de l'illogisme ! Pourquoi ne pas faire de la clé de fa la suite naturelle de la clé de sol ?
Ce serait trop simple, assurément !"


... ça n'explique rien au pourquoi du comment, mais ça montre que mĂŞme les grands spĂ©cialistes de l'orchestre se sont Ă©tonnĂ©s de ce problème. 
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