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    "Vie musicale française : L'esprit de chapelle"

Message  { par deb76

En effectuant une recherche sur le Net, je suis tombé sur cette communication de François Porcile lors de la séance du mercredi 7 juin 2006 de l'Académie des Beaux-Arts et évoquant de façon très documentée Une constante de la vie musicale française : l'esprit de chapelle.
Le texte par l'éclairage qu'il apporte est assez savoureux, chacune des chapelles en prend pour son grade, n'est épargnée, dans cette évocation des querelles esthétiques, confessionnelles, politiques, et attisées par les critiques musicaux. L'auteur situe l'origine de cet esprit de chapelle à l’époque où la critique musicale glissa de la chronique mondaine à la tribune esthétique, soit au moment où la Société Nationale de Musique prenait son essor, dans les années 1875-80. Dès lors, recourant volontiers à la métaphore ecclésiastique ou militaire, la critique entretint un bipartisme manichéen entre écoles et sociétés rivales, alimenté par ce redoutable travers bien français de la classification et de l’étiquetage.

Un texte que je trouve intéressant car il explique, met en lumière la violence, de par son historique, des propos de part et d'autre au lendemain de la seconde guerre mondiale autour de la musique contemporaine, mais aussi des attaques contre Debussy, Ravel, Stravinsky, Messiaen...

Quelques extraits :

Evoquant la Société Nationale de Musique, fondée au lendemain de la capitulation de janvier 1871 par Camille Saint-Saëns et Romain Bussine, qui avait pris pour blason « Ars Gallica » avec pour porte-flambeau César Franck, entendait promouvoir la musique instrumentale française contre l’omnipotence du théâtre lyrique tombé aux mains des Italiens, François Porcile souligne que si Le comité a réuni des classiques réactionnaires et des wagnériens avancés, qui n’en vivaient pas moins dans la meilleure intelligence, ce cénacle est d'abord national. Et le fait qu’on puisse y accueillir des oeuvres de Grieg et Rimski-Korsakov provoquera en 1886 la démission fracassante de Saint-Saëns. Un Saint-Saëns qui est décrit par le compositeur et critique musical Emile Vuillermoz comme « Patriote jusqu’au chauvinisme, français jusqu’au « gallicanisme », ce normand à-demi champenois avait fait de la xénophobie le dogme essentiel de son évangile ».

(...)la Schola Cantorum. Créée en 1894, cette école de musique religieuse a pour ambition première la remise à l’honneur de la tradition polyphonique et du plain-chant grégorien. Il s’agit donc par définition d’une chapelle, mais qui au bout de deux ans va s’ouvrir à la musique profane, et délivrer un enseignement exclusivement axé sur le contrepoint, en opposition aux pratiques du Conservatoire privilégiant l’étude de l’harmonie. Prônant ainsi cette prééminence de l’écriture horizontale du contrepoint, soit la superposition des lignes mélodiques, contre la science verticale de l’enchaînement des accords, c’est-à-dire l’harmonie, la Schola se posait en ennemie du Conservatoire.
Mais cette opposition ne se limite pas à une simple querelle de principes d’écriture. Pour Louis Laloy, la Schola est « une école de morale, non moins que de musique. »

(...) À quelques mois de là, en juin 1907, Déodat de Séverac soutient sa thèse de fin d’études à la Schola, dont l’intitulé, dans ce contexte particulier, ne manque pas de piment : « La centralisation et les petites chapelles musicales ».
Il y dénonce les « confréries rivales qui chacune se croient dépositaires de la vérité intégrale et, à ce titre, se décochent des traits acérés au nom du beau et de l’art », et stigmatise les jeunes musiciens qui, « s’ils sont affiliés à différentes sectes qui s’excommunient mutuellement, adorent au fond le même dieu : Paris. » (...)Les fidèles se partagent en deux groupes et se rassemblent autour des deux chapelles latérales.
« Dans la chapelle de droite, le prédicateur est une sorte de moine du moyen-âge. (...) Il enseigne les grandes traditions classiques et la nécessité d’une « discipline sévère » dans la réalisation des oeuvres. Il dit que l’art peut et doit progresser éternellement sans sortir de la voie que les grands maîtres lui ont tracée. »
Alors ses adeptes s’emploient à dresser une statue de la muse dite « musique horizontale » avec sur son socle cette inscription : unum solum, necessarium, contrapunctum. (Une seule chose compte, le contrepoint)
« Le prêtre qui officie dans la chapelle de gauche parle avec élégance et avec charme. (...) Il a tour à tour l’esprit raffiné d’une attique et la grâce d’un abbé de cour. C’est « l’amour de la musique pour la musique » qu’il enseigne et il a dans la voix des accents pathétiques, parfois sublimes, toujours charmants et délicieux. »
Et ses fidèles d’ériger une statue de la muse appelée « musique verticale » sur le socle de laquelle on peut lire : Nihil nisi harmonia prodest (rien n’importe autant que l’harmonie).

Debussy-Cocteau : Coq d’un nouveau clocher dédié au culte d’Erik Satie, Cocteau déclare : « L’impressionnisme vient de tirer son joli feu d’artifice à la fin d’une longue fête. C’est à nous de bourrer les pétards d’une autre fête. » Debussy vient de disparaître, et Cocteau lance en guise d’éloge funèbre : « On ne peut pas se perdre dans le brouillard Debussy comme dans la brume Wagner, mais on y attrape du mal.[ »/i]

Messiaen : A partir de 1943 Messiaen organise un cours de composition et d’analyse chez un camarade de stalag, Guy-Bernard Delapierre, à qui il dédiera sa Technique de mon langage musical, ouvrage dont la publication, en juillet 1944, suscitera autant l’admiration que l’hilarité.
Témoin ce petit échange épistolaire entre Pierre Bernac et Francis Poulenc : « J’ai pensé vous faire bien rire en vous envoyant l’incroyable bouquin de Messiaen. Cela dépasse en bêtise tout ce que l’on peut imaginer ! » Réponse de Poulenc : « C’est tout simplement inénarrable. Dukas et Dupré sont très responsables de cet état pédagogique exacerbé par le mysticisme du Monsieur. »

Vilipendé par les traditionalistes, le pape Messiaen subit tout autant les foudres d’un Savonarole nommé René Leibowitz. Quand Maurice Le Roux lui présente ses premiers travaux, le couperet tombe : « C’est épouvantable, Messiaen vous a rendu un bien mauvais service. » (42)
Mais à son tour l’intransigeant Leibowitz va se trouver contesté par son premier admirateur, Pierre Boulez, qui va violemment lézarder les murs de sa chapelle schoenbergienne intégriste. Jugé incompétent comme chef d’orchestre, il est également attaqué sur la rigidité et l’étroitesse de son enseignement. « Echanger Messiaen contre Leibowitz, dira Boulez, c’était échanger la spontanéité créatrice contre le manque total d’inspiration et la menace d’un académisme sclérosant. S’il a pu faire illusion pendant quelque temps, c’était simplement à cause de l’ignorance où nous, on était, en France, de toute l’évolution de la musique sérielle depuis trente ans. »


Etc... Le texte complet est ici :
http://www.academie-des-beaux-arts.fr/a ... orcile.asp
 
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Message  { par Operma

Oÿ! Ca fait beaucoup de truc à lire tout ça et je vais m'esquinter les yeux si ça reste sur l'écran. Je vais me l'imprimer. Merci pour le doc, l'ami! 8) 
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Message  { par edwe

:D ... J'ai tout lu , sans sensation de longueur, car le sujet est très intéressant . Merci pour cette excellente documentation ! Ces articles sont tout de même édifiant .... Et donnent un aperçu de l'état d'esprit qui pouvaient régner entre les musiciens de l'époque !... Mais à la réflexion, celà ne m'étonne pas ... N'est-ce pas encore un peu comme ça, aujourd'hui ...
edwe 
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Message  { par ./.

je viens de lire et de relire cet article fleuve sans trop comprendre les tenants et les aboutissants ni même les motivations de son auteur.
Je me permet de relever certaines inexactitudes tout de même à propos de la schola cantorum et de l'affaire Dreyfus, Albeniz à en croire la courte biographie de Lucien Descaves fut un Dreyfusard convaincu, quand à Paul Dukas il ne pouvait évidemment au plus qu'être réservé (je dis ça sans savoir précisément), et D'indy c'est d'Indy..
Par contre Vuillermoz et pendant l'occupation une position un peu ambiguë (sans avoir jamais été convaincu de collaboration mais... Et puis bref...)
De même toucher les mouvements bretonnants pendant cette période c'est comme qui dirait filmer la mer par temps variable...
Milhaud me semble-t-il dirigea la première Française du Pierrot Lunaire mais bon maintenant c'est Wiener je veux bien, alors qu'en fait la réalité est plus compliquée, Schönberg n'aimait pas l'interprétation de Maria Freund, qu'aurait-il dit de Philys Brin Julson ?
Bon maintenant croire qu'en c'est mieux en Allemagne faut être candidat à la présidence de la république pour débiter de pareilles billevesées, ou alors il faut n'avoir pour lecteur que des ignorants de Marcel Baufils, mais si on cause musicologie ça limité le champs des lecteurs et ouvre la locution aux portes du monologue si j'ose dire enfin bref ça fait ballot àmha.
Les chapelles et les bandes apparaissent durant le romantisme en Allemagne avec les Davidsbündler il me semble, non ?
Angeliser MEssiaen et diaboliser Boulez merci à d'autres, c'est comme la croix rouge et le calendrier des pompiers, j'ai déjà donné
ce qui me semble juste par contre c'est
André Boucourechliev analysera lucidement ce déclin de l’avant-garde : « Les années cinquante et le début des années soixante sont celles d’une avant-garde ‘desperada’ et fière, indifférente au succès médiatique ; la fin des années soixante, c’est la fin de la sainteté, des ‘justes’. » (66)
Mais de ça notre Porcile ne fait rien juste il le dépose en bas comme si la fin de son article était une vieille litière...
Alors où veut il en venir et où j'amène ma bafouille ?

Ce qui est mort c'est une certaine notion événementielle des arts savants dans la vie bourgeoise et pour cause: les salons sont morts et enterrés par les 7 volumes de la "recherche", la princesse de Galles est morte aussi en sortant du resto et pour aller en boite avec son copain, le fils du marchand d'habit de son quartier, dans un accident de voiture, donc les blasons culturels de l'aristocratie, ont un peu perdu leur lustre..
Depuis le temps la culture a fait place aux loisirs qui tentent de s'affubler pour la plus grande joie des larbins de la rue de Valois de la notion de culture de masse, mais sans avoir lu Guy Debord ni Greil Marcus mon cher Deb on peut lire que la critique musicale de Libé finalement observe l'événement à sa vigie dans l'émergence de chanteurs kleenex le plus souvent épigones touchants de Patty Smith et Jony Mitchell ou sympathique de Pete Seegers et Emylou Harris...
Alors oui on peut voire dans la création contemporaine des Humbert tellement rongés par la presbytie qu'ils ne voient plus que Lolita est grand mère et comme ça la messe serait dite, pour ma part je crois que les idiots mis en place par les pouvoirs (qu'ils soient Bouleziens ou zoficiels, mais depuis le temps ça revient souvent au même) sont de dangereux escrocs qui ne sont nullement troublés de vider les salles avec un radotage de compositeurs classiques, mais surtout une excellence vide de sens, pour ma part la plupart des concerts que je vois sont des odes à Karl Kraus ...
Des mise en scène d'opéras souvent perplexifiantes surtout quand elles se veulent epoustoubouriffantes.
Comme disait un Coluche c'est beau hein ? bon on se casse ?
Et une portion de création dans les concerts officiels tellement congrue que c'en est ridicule, et là pas question d'opposer allez je vais dire Connesson et Mantovani (je ne les écoute jamais ni l'un ni l'autre plus de 10") mais la notion même de création musicale et là effectivement des personnes mal intentionnées veulent censurer les bandes rivales mais ne sont que les complice pathétique de la misère de la crétion musicale officielle actuelle et quand c'est de l'évenementiel vaut mieux oublier la notion même de création, c'est pas demain qu'un Monteverdi pourra inventer l'opéra..
Et ça c'est criminel et fascisant, l'art ne peut que refléter le monde qu'il représente mais il est nécessaire pour cela,le canaliser que ce soit en pensums institutionnels et subventionnés (comme ça toute initiative est condamnée à mort d'avance) ou en spectacles rentables pour palais des congres est un acte criminel et quotidien

je dis ça ke dis rien, assez bavassé merci pour le café à la revoyure :wink: 
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Message  { par deb76

./. a écrit :
je viens de lire et de relire cet article fleuve sans trop comprendre les tenants et les aboutissants ni même les motivations de son auteur.
C'était une communication devant l'Académie des Beaux Arts sur l'esprit de chapelle qui allait vraisemblablement dans le sens de son livre les Conflits de la musique française 1940 - 1965, avec lequel il a obtenu le prix Charles Cros en 2002.
Perso, ça m'a intéréssé, notamment sur les luttes d'influences entre les sociétés musicales (SN, SMI), ainsi que la rudesse des débats entre les compositeurs et qui préfigurent, bien, je trouve, la violence des propos au lendemain de la seconde guerre mondiale. C'est aussi avec ses sociétés, un outil important pour la diffusion de la création musicale. Enjeu important pour la diffusion des nouvelles tendances par la suite (le Domaine Musical).
En tout cas, ça m'a donné des pistes à explorer. J'avais commencé avec le livre d'André Coeuroy Panorama de la Musique Contemporaine écrit en 1927 et paru en 1928 et qui à cette date est une photographie de l'état de la musique contemporaine à mi-parcours entre les deux conflits mondiaux. Et au-delà du style ampoulé, pour ne pas dire plus au niveau des termes employés, il y a des pages vraiment intéressantes, et une vision sur l'avenir autour de l'atonal, des timbres purs, la musique mécanique (avec deux avis, celui d'Indy qui est contre et celui de Paul Dukas plus mesuré) le jazz, la radio, et il entrevoit déjà, une machine qui pourrait s'assimiler à un sampleur.
Je me permet de relever certaines inexactitudes tout de même à propos de la schola cantorum et de l'affaire Dreyfus, Albeniz à en croire la courte biographie de Lucien Descaves fut un Dreyfusard convaincu, quand à Paul Dukas il ne pouvait évidemment au plus qu'être réservé (je dis ça sans savoir précisément), et D'indy c'est d'Indy..
Imprécisions ? C'est à dire ? Peux-tu expliciter ? Parce qu'a priori, oui si Albeniz était un Dreyfusard convaincu, que Dukas était réservé, oui. Tout à fait, mais les autres ? Car les deux que tu cites sont des exceptions. Et la Schola Cantorum semble être plus dans un esprit anti-Dreyfus que le contraire, et dans la droite ligne des options prônées par Vincent D'Indy.
Milhaud me semble-t-il dirigea la première Française du Pierrot Lunaire mais bon maintenant c'est Wiener je veux bien, alors qu'en fait la réalité est plus compliquée, Schönberg n'aimait pas l'interprétation de Maria Freund, qu'aurait-il dit de Philys Brin Julson ?
Oui, la première du Pierrot Lunaire a été dirigée par Darius Milhaud en 1922 dans le cadre des concerts Wiéner. Et Schoënberg sera joué dans une soirée dédiée en 1927 dans le cadre de la SMI.
Ravel souhaitait, tu le sais, un concert scandaleux dès 1913, avec le Pierrot Lunaire et les mélodies japonaises de Stavinsky ainsi que ses propres poèmes de Stéphane Mallarmé (Mais nous devons jouer cet oeuvre - cf Pierrot Lunaire - pour laquelle en Allemagne et en Autriche le sang coule, dira-t-il devant le comité de la SMI). Le concert aura lieu en 1914 mais sans le Pierrot Lunaire mais en1913, la SMI programmait les 3 pièces pour piano op. 11 de Schoënberg et en 1914 les six pièces op. 19. Ce qui amènera Marcel Orban (fidèle disciple d'Indy et reflétant les idées de certains tenants de la Schola et de la SN) d'écrire dans le Courrier Musical du 15 juin 1913, après l'audition des trois pièces op. 11, ce commentaire savoureux :
O! Dévoué M. Robert Schmitz, avez vous joué avec une conviction sincère Les trois pièces pour piano de M. Arnold Schoënberg ? Je me refuse à le croire. Elles ont évoqué pour moi et bien d'autres, l'image d'un chimpanzé compositeur, improvisant au piano, dans l'obscurité avec ses pieds.

Pour Boulez, je n'ai pas trouvé qu'il l'avait diabolisé.
En revanche, j'ai été étonné de ne pas voir une référence au manifeste de Varsovie de 1948, avec la réponse via le livre L'artiste et sa conscience de René Leibowitz avec la préface de Jean-Paul Sartre (Les hautes idées progressistes, comment diable les mettre en musique ? Car enfin, la musique est un art non signifiant.)
Car là, ce qui m'intéressait, c'était d'avoir éventuellement des précisions sur l'attitude de Charles Koechlin par rapport au sérialisme. J'ai trouvé ceci qui m'intrigue :
"The Prague Manifesto’s call for the “liquidation of musical
alphabetism” was likewise aimed directly at serial music. Koechlin had made his
rather jaundiced view of serial music apparent in his symphonic poem Les bandar-log
(Scherzo of the Monkeys, 1939-40), in which he represented the antics of the
monkeys with a theme generated by serial technique. In a program note for the
scherzo written just weeks before the Prague conference, Koechlin used the monkeys
as a metaphor for those musical adventurers who embraced serial techniques: “These
monkeys, the vainest and most insignificant of animals, believe themselves to be
creative geniuses; but they are nothing but vulgar imitators whose aim is to be
fashionable and up to date.”8 A view such as this, coming as it did from the soon-tobe-appointed
president of the AFMP, did not augur well for Nigg.

Texte ici : http://www.h-france.net/rude/rude%20vol ... ersion.pdf 
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En furetant sur internet, me méfiant de moi même j'ai tout de même lu qu' Ariane et Barbe bleue n'a pas été écrit sans arrière pensée.
Paul Dukas a toujours été très lié à la Schola, et fut invité à participer au conseil d'administration, toujours à croire l'ouvrage de Lucien Descaves, il a toujours gardé +/- ses entrées à la schola. Mais l'opinion des professeurs de la schola cantorum sur l'affaire Dreyfus était comme partout ailleurs très divisée, d'indy ne faisait pas l'unanimité, la position "officielle" de la schola n'avait officiellement aucune importance et ne représentait pas ses enseignants, l'inexactitude est si je peux me permettre là.
Sans développer plus avant Deb, je me permet de croire que notre lecture diverge à propos de Messiaen Boulez le triton etc.. : Non pas sur un point de vue purement musicologique, quand même faut pas charrier sinon l'institut serait vraiment bien décati, mais sure une lecture "idéologique et politique"
Maintenant relis "Comment l'Allemagne est devenue Musicienne" Marcel Beaufils pour lire de façon exhaustive comment les lans musicaux se sont structurés formés armés et retranché en chapelles fortifiées dans l'Allemagne du XVII/XVIII avec les Almanach Musicaux, ou publiaient des crétins mais aussi des musiciens de l'envergure de Matheson...
Donc faut pas croire que la France a le monopole des chapelles des crétins des larbins et des clochemerles des larrons et autre chapardeurs du denier public ou larrons de Barons, de ce point de vue là nous sommes partageurs nous importons et exportons même à la cour des miracles :wink:
Mais surtout àmha ce que l'auteur néglige est évoqué au dernier paragraphe de mon laïus donc je vais pas y revenir; et la depuis des vieiles barbes comme Fumarolli sont déjà intervenues 
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maille english iz pour :P
Kochlin fustige-t-il les suiveurs analphabètes s'embarquat dans le sérialisme comme il y en eut un certain nombre ou l'école de Vienne, j'ai du mâle à suivre :?:
c'est un peu velu pour moi 
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Dans musicologie.org on peut lire:
En 1948, Charles Koechlin est Membre de l'Association française des musiciens progressistes, dans la mouvance du Parti communiste, avec Roger Désormière, Serge Nigg, et Jean Wiener (et donc de facto Elsa Barraine nd lkf)
Comme ça j'apprend l'existence de cette association dont tu m'apprends l'existence et la raison de son congrès à Prague en pleine guerre froide.
Nous retournons toujours à des heures sombres, où mis à part certaines personnes qui avec le recul du temps apparaissent comme lumineuses come Desormières, beaucoup de motivations inavouées ont participé à l'édification de la France culturelle d'après guerre.
Si on rajoute à cela les manipulation du PCF, d'une part et la mainmise de Gaullistes de première et dernière heure d'autre part, on peut vite je crois perdre un peu le fil des tenants et des aboutissants et des motivations de chacun mis à part la soif de l'argent du pouvoir de la reconnaissance. Comme Boulez par exemple
et :?: du sexe :?: je ne sai spas :arrow: :wink: 
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Message  { par deb76

Sans développer plus avant Deb, je me permet de croire que notre lecture diverge à propos de Messiaen Boulez le triton etc.. : Non pas sur un point de vue purement musicologique, quand même faut pas charrier sinon l'institut serait vraiment bien décati, mais sure une lecture "idéologique et politique"
C'est à dire ? Mais concernant François Porcile, j'ai commandé son livre sur les Conflits de la musique française 1940 -1965, ça m'intéresse et je pense que l'avis sur Boulez sera plus détaillé, qu'il soit en positif en négatif. Quand je disais qu'il ne me semblait pas qu'il y avait une diabolisation, je veux dire par là que les propos tenus par Boulez et rapportés sont connus.

Sinon, idéologiquement, et je pense à la lettre à Malraux, je me souviens bien avec un décalage de 6 ans, de l'importance du texte (repris dans Points de repères, page 481), des deux questions fondamentales posées par Boulez :
1) est-il bon de séparer la musique de l'action culturelle générale ?
) est-il bon de confier l'administration de la musique à un compositeur ?
A ces deux questions, je réponds catégoriquement : Non !, écrira Boulez. Il était pour s'appuyer sur des organismes plus généraux comme les Maisons de la Culture.
Six ans plus tard, j'avais lors de mon stage d'animateur culturel organisé par le ministère de la Culture comme directeur de stage Francis Jeanson que je connaissais bien par ailleurs, il m'avait formé à l'Action Culturelle. Il militait pour l'action culturelle, pour le tryptique animation, création, diffusion. En 1968, il avair rédigé le Manifeste de Villeurbanne où il définissait la notion de non-public. Avec une direction spécifique de la Musique, les hommes de musique ont été écartés des directions des Maisons de la Culture ou des Centres d'Action Culturelles (CAC), ou qui dit direction, suppose aussi le développement d'une politique/action culturelle maîtrisant la diffusion et la création. Cet aspect a été du coup laissé uniquement qu'aux hommes de théâtre, très au fait en raison de la décentralisation dramatique. Combien de femmes ou d'hommes de musique dirigent des Maisons de la Culture ? Et depuis quand pour cette poignée ? Nous étions quelques uns à le regretter et à se bagarrer, vainement, d'ailleurs.
Pour les chapelles, qu'elles ne soient pas le monopole de la France, je suis tout à fait d'accord.

Pour Koechlin, ce qui m'intrigue, ce sont les Bandar-log, le Scherzo des singes. Est-ce une satire, une moquerie de l'atonalité, des techniques sérielles, comme semble le penser l'auteur du texte anglais, où plutôt une sorte d'hommage ?
Mais la note du programme semble plutôt aller dans le sens d'une critique acerbe : "Ces singes, le plus vain et le plus insignifiant des animaux, se croient génies créatifs, mais ils ne sont que des imitateurs vulgaires dont le but est d'être la mode et à jour "

Il y a un livre qui aborde cette période, les musiciens français dans la guerre froide (1945-1956) par Michèle Alten paru aux editions l'Harmattan.

Et tu as ce lien sur le Manifeste de Prague et le Chant du Monde : http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article210 
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points de repère est un ouvrage prété vraisemblablement par une petite amie à une indispensable de ses copine et que je n'ai jamais revu, il m'est donc difficile de suivre les cotes..
Mais en fait ce qui est frappant etcela fait partie des impostures de Boulez et de Malraut finalement (je ne parle pas de leur oeuvre artistique)
c'est la conception d'une reconduction de la reconstruction culturelle dans une France dévastée par la guerre de 40... en 1966 !
quand le paysageurbain, et culturel et global pour le coup avait réellement changé et que l'internationale situationiste dressait des constats implacables, bon c'était une autre époque etc.. Mes culottes remplaçaient à peine mes langes, mais avoir de l'indulgence pour une pareille imposture vis à vis de personnalités intellectuellement brillantes m'est impossible je suis à mon tour trop vieux et irrascible.
Ces gens là ont confisqué le droit de voir d'écouter et de refléchir et je vous dis tout net ces gens là ne sont pas des gens bien Monsieur Didier :evil: 
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