{ les ecoles .... au tableau ! }

[heral]

Message  { par heral - le 18/05/2008 11:01:40 }  je crois que ce sacré malaise Esrien a l'avantage de nous remettre un peu en question. un, de la part des intervenants dans ces écoles que nous sommes amenés à être parfois . les droits d'auteur se doivent d'etre les fondations sur lesquelles on bâtit les oeuvres ! donc en parler en fin d'etude, c'est comme apprendre les integrales ou la mecanique quantique à partir du CE1. pour ma part, je pense qu'il vaut mieux commencer par apprendre à compter deux , de la part des compositeurs que nous sommes tous, que cherchons nous à nous prouver lorsque nous acceptons de telles conditions de "travail" nous sommes à la recherche d'image pour nous faire la main? pourquoi ne pas prendre un film existant et en enlever la bande son? voulons nous creer un reseau ? oui, certainement, comme tout le monde, mais basé sur de telles pratiques (gratuité des moyens, gratuité de l'ecriture, disponibilité au garde à vous ...) je suis pas sur de l'efficacité du plan de carrière alors , si on fait ça, c'est parce qu'il y a des possibilités d'avoir une diffusion de son travail. entendre son travail sur un bel ecran à Annecy ou à Clermont-Ferrand, ça flatte son ego, on passe de l'ombre à la lumiere.... d'ailleurs à Clermont, les films d'etudes sont mélangés aux films de producteurs. ce qui peut soulever d'autres questions....comme par ex, qu'est ce qu'un film de fin d'etudes? est ce un travail dans lequel la recherche , l'experimentation sont autre chose que de simples mots? est ce tout simplement un film, comme on les produit dans la vie reelle? parce que ce genre de question, un certain nombre d' ecoles s'arrangent pour ne pas trop avoir envie de se la poser. il y a 4 ou 5 ans, je fus invité à Valenciennes , lors des eMagiciens (festival de films d'ecoles, dans le fief de supinfocom) nous avons debattu lors d'une table ronde , de la maniere d'aborder le travail de compositeur dans les differentes ecoles. pour rappel, il y avait des européens (filmakademie de baden-wurtenberg, la lanterna magica, la cambre) et il y avait des français (femis, supinfocom, les gobelins , et la poudriere) qu'est qui a changé depuis? pas grand chose. si, peut etre, supinfocom a plus ou moins arrêté de penser à choisir leurs compositeurs dans les bacs de la FNAC.... je propose que l'on dresse sur ce site , une sorte de tableau qui répertorie les positions des ecoles de réalisateurs en france. un état des lieux de la formation contrats d'auteur? remuneration? intervention à quel moment de la production? mise en concurrence (appel d'offre) ? qu'en pensez vous?            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[sforouhi]

Message  { par sforouhi - le 18/05/2008 12:10:45 }  Tout d'abord c'est un topic super intéressant et en gros je suis complètement d'accord avec toi mais cependant j'ai plusieurs questions: de la part des compositeurs que nous sommes tous, que cherchons nous à nous prouver lorsque nous acceptons de telles conditions de "travail" nous sommes à la recherche d'image pour nous faire la main? pourquoi ne pas prendre un film existant et en enlever la bande son? voulons nous creer un reseau ? oui, certainement, comme tout le monde, mais basé sur de telles pratiques (gratuité des moyens, gratuité de l'ecriture, disponibilité au garde à vous ...) je suis pas sur de l'efficacité du plan de carrière Smile Tout cela est logique mais je dirais que c'est plus facile a dire qu'a faire. Quand on est amateur effectivement on cherche a s'entrainer sur des images, on peut effectivement enlever la bande son d'un film et travailler dessus mais dans ce cas on ne peut pas présenter son travail , le mettre sur son site faire un cd de demo etc car c'est légalement interdit. Ensuite on veut aussi se mettre dans des vrais conditions de travail cad respecter les délais travailler sous pression , faire des compromis entre ce qu'on aime et ce que le réalisateur veut, etc etc etc. Tu me dira que pour se vendre on peut faire des musiques a thème sans images et si quelqu'un aime il nous fera signe mais comment cette personne sera sure qu'on fera la musique dans les temps? Je peux avoir des musiques extraordinaire sur mon site mais ça se trouve j'ai mis deux trois ans a les réaliser... En ce qui concerne la gratuité je ne sais même pas comment aborder la chose puisque j'ai jamais travaillé sur un projet pro et je me présente comme un amateur. Si je pose ces questions ce n'est pas pour me justifier car je suis d'accord avec toi et je sais bien que tout travail mérite un salaire et que finalement en faisant cela je leur donne raison. Mais je veux plutôt savoir quoi faire exactement dans le cas d'un amateur qui n'a pas d'expérience. De toute façon dans mon cas je me dit que j'ai deux courts d'animation et un jeu video amateur a faire pour le mois de juin et après j'arrête de travailler gratuitement et après soi je me fait payer soi je m'amuse a faire de la musique que pour moi même. Soheil            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[Akcel]

Message  { par Akcel - le 18/05/2008 14:01:12 }  Je te rejoins sur ce coup Soheil            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[Franck Ancelin]

Message  { par Franck Ancelin - le 18/05/2008 14:02:42 }  Salut, je pense qu'avant de faire quoi que ce soit, le mieux à faire, c'est d'abord d'établir une liste de ce que chacun souhaite vraiment faire de son plan de carrière. De cette manière, celà permettrait de voir quels sont les vrais besoins de chacuns, et peut-être de prendre les bonnes directions. Je lis de très près le topic sur les aspects des contrats avec les écoles de réalisateurs, et je trouve ça limite affolant, d'autant plus que si personne n'entreprend de "révolte" (un bien grand mot, mais il résume tout), ces pratiques ne cesseront de subsister. Quels sont les rééls intérêts à vouloir collaborer avec ce genre d'école: 1) Avoir la chance d'être diffusé dans des réseaux professionnels, festivals, cinéma, etc... 2) Compter sur l'aspect "chance" d'être entendu par un professionel intéressé? Mais rappellez vous que ces films sont diffusés dans des cadres bien spécifiques, à savoir, pour être jugé par un juré sur l'aspect réalisation de/des films. Je suis conscient aussi que ça aide. Mais dans quelle mesure celà aide t'il? Est ce que ça a déjà apporté à qui que ce soit ici, une vrai retombée? Donc tout ceci, pour moi, reste aussi une loterie(barbare), même si il y a quand même une qualité de réalisation qui est souvent présente. (pour pas dire tout le temps) N'ayant jamais et n'ayant pas l'intention de travailler avec des écoles de réalisation, je ne peux que donner un avis sur la question de la vrai raison à vouloir le faire, et je pense qu'il faudrait déjà éduquer la majorité des compositeurs amateurs comme professionels, sur le fait que de travailler dans de telles conditions, n'a franchement pas que du bon. (d'après tout ce que je lis) Peut-être que je ne prends pas la bonne direction, mais pour l'instant je ne suis pas du tout convaincu à vouloir le faire.            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[Laurent JUILLET]

Message  { par Laurent JUILLET - le 18/05/2008 15:09:46 }  Christophe à donc raison, ce qui vous anime c'est la diffusion de votre travail et cela est bien légitime. Cet état des lieux s'impose de lui même et je trouve le projet du Vaurien excellent. Commençons par constater avant de proposer. Enfin, je n'ai jamais fais de CM alors je vais être spectateur.            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[zikayan]

Message  { par zikayan - le 18/05/2008 15:17:51 }  Je pense que cette idée d'état des lieux est une très bonne idée. Nous pourrions peut-être y associer la Maison du Film Court, qui relaye régulièrement des demandes en provenance d'écoles. Et la s a c e m, qui aide au financement de la musique de quelques écoles : pourquoi celles-là, et pas d'autres. En ce qui me concerne, je peux discuter avec le staff de l'école Emile Cohl à Lyon (animation). Aussi celui de La Poudrière, mais je crois qu'Heral en connait bien les rouages             - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[YuHirÃ]

Message  { par YuHirà - le 18/05/2008 16:26:09 }  > pourquoi ne pas prendre un film existant et en enlever la bande son? Parce qu'il n'y pas de dialogue avec le réa et qu'il n'y pas l'excitation de faire du neuf et quelque chose d'unique. Pour le reste Soheil à tout dit. les droits d'auteur se doivent d'etre les fondations sur lesquelles on bâtit les oeuvres ! donc en parler en fin d'etude, c'est comme apprendre les integrales ou la mecanique quantique à partir du CE1. Il y a plusieurs chose que je veux dire sur ce point (je pense que tu t'es emmêlé les pinceaux dans ta phrase d'ailleurs parce que cela voudrait dire qu'il ne faut pas apprendre le DA dès le début): 1°) la PI est une matière complexe et ultra technique qu'on ne peut pas correctement aborder sans avoir des bases sérieuses en droit. Bien davantage que la musique, le droit est une matière qui demande une extrême rigueur d'analyse. Par ailleurs, le CPI est une matière transversale qui demande de bonnes connaissances en droit des obligations et en droit pénal (car la contrefaçon est une incrimination pénale) et de bonnes notions en matière d'interprétation des règles du droit et en matière de hiérarchie des normes etc... Il faut également faire attention à l'interprétation qu'on fait des mots utilisés. Si vous demande ce qu'est un "immeuble" en droit, tout le monde me dira que c'est un bâtiment. Eh ben non: un arbre, un poteau électrique, un tableau incrusté dans un mur, une grappe de raisin encore en terre sont des immeubles... Et c'est tout le temps comme ça: le droit est truffé de ces subtilités de vocabulaire qu'il faut connaître. 2°) Par voie de conséquence, le DA n'est pas une matière qu'on appréhende "facilement": le topic sur l'ESRA le montre. C'est pourquoi les métiers d'agent artistique, les métiers d'avocat conseil existent. Pour éviter que les artistes se préoccupent d'une matière terre à terre qui les détournerait de leur métier... 3°) La morale de l'histoire est la suivante: - Soit les étudiants devraient avoir de très bons cours de droit, obligatoires, avec examen, dispensés par des vrais spécialistes (je ne trouve pas normal que les étudiants de l'ESRA ne se souviennent plus des cours dispensés et ne savent plus faire la différence entre droit patrimonial et droit moral) - Soit on permet le développement d'une vraie assistance juridique. Dans une école de cinéma, cela commence par développer un vrai patrimoine contractuel, réfléchi et rédigé par ou avec l'aide de spécialistes. Et il ne s'agit pas non plus de créer un contrat type pour tout le monde. Car un contrat est par nature ADAPTE à une situation précise.            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[YuHirÃ]

Message  { par YuHirà - le 18/05/2008 16:44:03 }  Ensuite je répondrai à ta question, Héral. J'ai travaillé au final avec 5 écoles. - mon Université en 2002 - Une Ecole d'Art de Poitiers en 2004 - une université parisienne dont je ne me souviens plus, dans le cadre d'une licence de cinéma je crois, en 2006 - l'ESRA par deux fois, en 2003 et 2008 - Supinfocom par trois fois, en 2006 et 2007 Les trois premières écoles: aucune exploitation pour les deux premiers, c'est certain. Le 1er parce que c'était mon film d'études réalisé avec mes collègues. Le 2e parce que c'était une oeuvre d'examen dans une école d'art, donc aucune diffusion prévue. Pour le 3e, je n'ai jamais su si le film avait été exploité. JE suis arrivé sur ce film grâce à Séverine de l'UCMF. La réa était super sympa (et jolie) mais ne m'a pas dit grand chose. Je ne sais même plus ce qu'elle est devenue. Aucun contrat évidemment. L'ESRA... Je connais bien parce que le Marionnettiste a un peu changé ma vie. Déjà, en 2003, j'ai été exigeant contractuellement avec l'école, qui découvrait pour la première fois les bienfaits d'une musique acoustique originale enregistrée dans leurs studios... J'ai imposé mon contrat que l'ESRA a signé... J'avais à peine 21 ans. Aucune mise en concurrence, je connaissais le réa, avec qui je travaille toujours et qui est mon meilleur ami. En 2008, rien n'a changé. Sauf que cette fois il y a eu casting de compositeurs, casting que j'ai refusé... Et j'ai eu le film. Vous savez la suite en ce qui concerne les contrats. J'ai aussi failli faire un autre film de l'ESRA mais le réa a pris un pote à lui au final. Et pour Venu du Ciel vous connaissez l'histoire par coeur (méchant David qui est en train de monter les marches avec Natalie Portman je te déteste ) Supinfocom... Matthieu en parlera mieux que moi je pense. C'est avec le réalisateur avec qui j'ai bossé sur le Marionnettiste que j'ai bossé à Supinfocom, sur ses deux films de fin d'étude. Du coup on a TOUT fait pour obtenir un budget sur le 2e film. C'est PARCE QUE LE REA a insisté que j'ai obtenu que Supinfocom débloque un budget d'enregistrement. Je dois être l'unique compositeur dans toute l'histoire de Supinfocom a avoir décroché ce budget, parce que le réa m'a soutenu jusqu'au bout et parce qu'on a argué du fait qu'on voulait aussi enregistrer les voix du film. Donc c'est POSSIBLE!!! Le contrat a été envoyé à Supinfocom: ils n'ont jamais signé. Pour les Pieds Tanqués, j'ai été pris sans bout d'essai. Me souviens plus grâce à qui. Je n'ai même pas essayé de signer avec Supinfocom: j'ai signé avec l'un des réas.            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[heral]

Message  { par heral - le 18/05/2008 17:41:09 }  pour ma part: La Poudriere 12 rue jean Bertin 26000 Valence ecole européenne de formation superieure à la réalisation , reconnue par l'etat, elle existe depuis 1999 . j'y interviens dès le passage du scenario (litterature) au storyboard (découpage) je fais partie du conseil d'administration depuis 2007. c'est une ecole largement financée par des fonds publics (etat (cnc,drac) , region (rhone alpes) ,departement,ville) mais aussi par la SACD, la s a c e m , la procirep, l'afdas , la taxe d'apprentissage ainsi que des chaines comme canal + , arte , canal J. les contrats d'auteur (ceux passés entre l'ecole et les auteurs, realisateurs, compositeurs) sont des contrats que l'on peut retrouver couramment dans le monde de la production audio visuelle. la remuneration pour la bande son d'un film de trois mn est de 1250 € que l'on pourrait partager entre 800€ pour la musique et le reste pour le son. c'est pas hollywood, mais ce n'est largement pas négligeable. de plus, canal+ et arte choisissent parmi les neufs scenarios, des projets qu'elles conseillent qui deviennent des films qu'elles diffusent. le choix des compositeurs est en partie assuré par le directeur des etudes, en concertation , bien evidement avec le (la) realisateur (trice), ce choix est fait plus de deux mois avant la livraison du film. la sacd et la s a c e m sont partenaires de l'ecole, car celle ci est stricte sur le droit d'auteur. donc une ecole reconnue par l'etat (ministere de la culture) se doit d'appliquer les fondement de notre droit français. je voudrais juste rappeler que l'esra , entre autres, est reconnue par l'etat !!!! un dernier point, l'ecole ne coute qu'une poignée d'euros contrairement à celles dont chaque année coute entre 4 et 6000 euros            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition

[heral]

Message  { par heral - le 18/05/2008 17:48:17 }  3°) La morale de l'histoire est la suivante: - Soit les étudiants devraient avoir de très bons cours de droit, obligatoires, avec examen, dispensés par des vrais spécialistes à la poudrière , ce sont des interventions faites par la sacd ! (j'ai oublié de le dire) et il n'y a pas que des notions juridiques, mais aussi du social , du fiscal!!!            - Compositeur .org -       Forum des Compositeurs : Musique et Composition